Que nous réserve le futur!
Beaucoup d'entre nous aimerions connaître le futur, certains utilisent la voyance, d'autres les prophètes comme Nostradamus, ou d'autres moyens qui laissent beaucoup de doutes.
J'ai créé une série sur 14 recherches spécifiques à notre existence, ses recherches sont effectuées à partir des progrès scientifiques et technologiques. Par la lecture de cette série, vous découvrirez notre monde du futur, tel qu'il sera, dans un avenir souvent pas si lointain! Alors bonne lecture à vous.
Semaine 10
Les articles de cette page:
- Un pancréas artificiel pour le traitement des diabétiques.
- Bientôt un diagnostic grâce à un bracelet analysant la sueur.
- Apple travaille sur une technique de suivi de la maladie via des capteurs.
- Un pancréas externe et artificiel pour faciliter le contrôle de la glycémie.
- Demain, un implant pour remplacer le pancréas des diabétiques?
- La surdité dans le futur.
- l'implant cochléaire de demain sera invisible.
- La biotech française Sensorion développe des traitements pour lutter contre la surdité.
- Souffrant du syndrome d'Usher, ces souris ont pu entendre pour la première fois de leur vie. Un espoir pour l'homme, chez qui ce syndrome est la première cause de surdité héréditaire.
- Des chercheurs neutralisent la surdité génétique chez des souris.
- Des antibiotiques tueront les germes hospitaliers.
Voir L'apocalypse révélée par le sablier, le livre que j'ai écris suite aux recherches faites et décrites dans ce blog.
Un pancréas artificiel pour le traitement des
diabétiques :
Le diabète empêche les cellules du pancréas de sécréter de l’insuline,
l’hormone qui régule le métabolisme du glucose. Les patients doivent donc s’en
injecter plusieurs fois par jour à des doses qui sont à chaque fois ajustées en
fonction de la glycémie mesurée au bout du doigt. Pour leur faciliter la vie et
sécuriser leur traitement, plusieurs labos planchent sur un pancréas
artificiel.
Lyon: Le pancréas artificiel expérimenté sur des patients, un espoir pour les diabétiques
Six patients de l’hôpital Lyon Sud expérimentent ce nouveau dispositif…
Source, Elisa Frisullo, publié le 27 juin 2017
Six patients de l'hôpital Lyon Sud testent depuis un mois le pancréas
artificiel, une technologie destinée à améliorer le quotidien de diabétiques de
type 1.
- Le pancréas artificiel
mesure le taux de sucre dans le sang puis calcule et dose l’insuline
nécessaire au patient
- L’expérimentation, menée à
Lyon, doit permettre d’améliorer ce système intelligent avant la
commercialisation
Du matériel léger et peu invasif qui pourrait bien révolutionner la vie
des diabétiques de type 1. Depuis le 22 mai, six patients volontaires du
service d’endocrinologie du centre hospitalier Lyon Sud expérimentent le
pancréas artificiel, une technologie innovante destinée à améliorer leur
quotidien, souvent compliqué.
« Le diabète par manque d’insuline entraîne une extrême variabilité des
niveaux de sucre chez les patients, des enfants et jeunes adultes
essentiellement, explique Charles Thivolet, chef du service d’endocrinologie à
Lyon Sud. On doit injecter en permanence de l’insuline avec des injections ou des
pompes ».
Un système intelligent associé à la télésurveillance
Ce pancréas artificiel, le Diabeloop, n’est pas un organe implanté dans
le corps. Mais un système intelligent comprenant un capteur de glycémie fixé
sur le patient, qui mesure en continu le taux de sucre dans le sang. Les
informations transmises par ce boîtier sont transmises et analysées par un
smartphone qui commande ensuite, « grâce à un algorithme spécifique », la pompe
à insuline du diabétique.
Le patient n’a plus à calculer la dose d’insuline nécessaire ou à
manipuler sa pompe au risque de se tromper et de tomber en hyper ou
hypoglycémie (sueurs, malaise, tremblements…), dont la forme sévère peut
conduire au coma ou au décès. Le système intelligent s’occupe de tout.
« C’est une évolution énorme qui
nous permet de vivre presque normalement », confie Philippe, un diabétique de
50 ans. Jusqu’alors, ses sorties devaient être anticipées et programmées par
crainte d’être pris d’un malaise. « Je peux enfin faire des sorties seule avec
mes trois enfants. On revit », confirme Aurélie, 37 ans.
« Avant, j’avais peur de ne pas me réveiller »
En cas de problème, les patients, suivis par télésurveillance, sont
alertés. « Je dors, alors qu’avant, j’avais peur de faire une crise en pleine
nuit et de ne pas me réveiller, ajoute Philippe. Certains peuvent appréhender
de dépendre d’une pompe à insuline automatique mais la télésurveillance a un
côté rassurant. On vous appelle, vous ou votre conjoint, en cas de souci. »
En phase de test pendant trois mois, ce matériel ultra-innovant doit
toutefois encore faire l’objet de quelques améliorations. « Quand tout marche
bien, c’est vraiment phénoménal. Mais le moindre grain de sable sur l’un des
appareils plante tout le système », témoigne Aurélie.
Bientôt un diagnostic grâce à un bracelet analysant la sueur
En analysant les taux de glucose ou de sel dans la transpiration, cet
appareil permettrait une détection plus rapide des risques et un traitement
personnalisé…
Un bracelet capable d’analyser rapidement la sueur de son propriétaire
pourrait représenter une grande avancée dans le diagnostic et le traitement de
certaines maladies, parmi lesquelles le diabète ou la mucoviscidose.
L’appareil est, en effet, conçu pour étudier les composants moléculaires
de la transpiration et pour envoyer via un simple smartphone les données ainsi
obtenues au serveur d’un laboratoire qui procède alors à l’analyse complète.
Microprocesseurs et glandes sudoripares
C’est ce qu’expliquent les chercheurs des universités de Stanford et
Berkeley (Etats-Unis), qui ont développé le bracelet, dans une étude publiée ce
lundi dans les Comptes-rendus de l’Académie nationale américaine des sciences
(PNAS). Les scientifiques ont amélioré les travaux réalisés par d’autres
spécialistes avant eux.
En effet, des dispositifs basés sur l’analyse de la sueur existaient
déjà, mais les patients devaient rester sans bouger pendant toute l’opération.
Désormais, grâce aux microprocesseurs qui stimulent les glandes sudoripares, le
prélèvement est beaucoup plus court, avec ce nouveau bracelet. « Un énorme
progrès » d’après le Docteur Carlos Milla, un des auteurs de l’étude. La
création des chercheurs américains permet également une utilisation dans des
régions éloignées de tout centre ou laboratoire médical.
Apple travaille sur une technique de suivi de la
maladie via des capteurs
Le projet est mené dans le plus grand secret, à bonne distance du siège
de la firme. Depuis plusieurs années Apple développerait une technique destinée
à considérablement faciliter le suivi du diabète via des capteurs, rapporte ce
mercredi CNBC.
Une équipe dédiée, qui comprenait une trentaine de personnes début 2016,
serait en effet à pied d’œuvre. D’après la chaîne américaine, qui dit se baser
sur trois sources sans citer leurs noms, le projet s’inscrit dans une idée
lancée par le fondateur de la marque à la pomme, Steve Jobs.
Le principe ? Utiliser des objets comme une montre connectée pour
mesurer différents signes physiologiques. Une telle technique permettrait ainsi
à une personne diabétique de s’assurer en continu de son taux de glycémie et
d’éviter de se piquer régulièrement le bout des doigts.
Selon CNBC, le projet serait devenu une réalité il y a plus de cinq ans
[Steve Jobs étant décédé en 2011] et serait désormais suffisamment avancé pour
qu’Apple procède à des essais de faisabilité et se penche sur les questions de
régulation.
Apple emboîte ainsi le pas à Alphabet (ex-Google) qui explore le terrain
depuis plusieurs années déjà. Pour rappel, Alphabet a lancé fin 2016 une
coentreprise avec le laboratoire français Sanofi pour concevoir des objets
connectés destinés au suivi du diabète. Les premiers produits devraient
débarquer d’ici deux ou trois ans.
Un pancréas externe et artificiel pour faciliter le
contrôle de la glycémie
Source, Radio Canada, publié le 12 mars 2017
L'appareil sur lequel travaillent les chercheurs de l'IRCM suscite bien des espoirs. |
C'est l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) qui
chapeaute le projet, qui suscite beaucoup d'espoirs dans la communauté
scientifique et chez les personnes atteintes du diabète de type 1. Les tests
révèlent que la petite machine pourrait aussi aider ceux qui souffrent de
diabète de type 2.
Le logiciel que nous développons, c’est comme ce qui fait la différence
entre un GPS qui nous permet d’aller du point A au point B et un GPS [qui prend]
le contrôle de la voiture.
Une version moins avancée de cette invention est sur le point d’être
mise en marché aux États-Unis. Celle développée par l’IRCM est unique en son
genre, puisqu’elle agit non seulement sur l’insuline, mais aussi sur le
glucagon. Les malades devront toutefois prendre leur mal en patience avant d’y
avoir accès.
L’insuline et le glucagon sont deux hormones produites par le pancréas
et qui permettent de réguler la glycémie, c’est-à-dire le taux sanguin de
sucre. Le diabète est une maladie qui inhibe en partie (type 2) ou totalement
(type 1) la production de ces hormones.
Une pompe qui agit seulement sur l’insuline réduit d’environ quatre à
cinq fois le risque d’hypoglycémie, explique Rémi Rabasa-Lhoret. En contrôlant
également le glucagon, ce risque est réduit jusqu’à huit fois.
Un pancréas externe qui suscite bien des espoirs
« Les patients ont des attentes très élevées [en matière] de stabilité
et de fiabilité », ajoute l’endocrinologue. On peut le comprendre : le diabète
de type 1 est une préoccupation de tous les instants. « L’appareil n’est pas
parfait, mais [quand on parle aux patients de ses avantages], ils comprennent
tout de suite qu’il y a un bénéfice extrêmement important. »
France Lavoie, une patiente qui a participé à l’étude clinique pour
développer l’invention, le confirme, après une période de scepticisme initial.
« Quand on lit, quand on apprend, quand on pose les bonnes questions, les
craintes se dissipent ». Elle a maintenant bien hâte de pouvoir se procurer
l’appareil. « Avec la lecture constante des glycémies, on va savoir exactement
ce qui se passe avec notre système », se réjouit-elle.
Demain, un implant pour remplacer le pancréas des
diabétiques ?
Source,
The Conversation, publié le 13 novembre 2017
Le pancréas bio-artificiel doit permettre de soulager les patients qui,
actuellement, s'injectent quotidiennement de l'insuline.
Un implant qui viendrait prendre la place du pancréas malade, dans le
ventre du patient, pourra-t-il un jour traiter le diabète ? Le projet évoque
l’homme bionique mais il est déjà l’objet de recherches avancées pour trois
équipes dans le monde, dont une en France. Le point sur cette piste
prometteuse, à l'occasion de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre.
Lorsque le pancréas est déficient, cela oblige la personne à s’injecter
plusieurs fois par jour l’insuline que cet organe ne produit plus, ou à subir
des traitements lourds comme la greffe issue d’un donneur. L’insuline est en
effet indispensable à la régulation du taux de sucre (glucose) dans le corps
humain.
L’enjeu d’un implant est considérable si l’on pense aux 25 millions de
personnes dans le monde touchées par le diabète de type 1 selon l’Organisation
mondiale de la Santé, dont 300 000 en France. Les personnes souffrant d’un
diabète de type 2, elles, ne sont pas concernées car elles peuvent être
soignées avec des médicaments pris par voie orale.
Ce dispositif médical, destiné à être placé à l’intérieur de l’abdomen,
est qualifié de pancréas « bio-artificiel ». « Artificiel » car formé d’une
matière polymère synthétique, et « bio » car remplissant une fonction
biologique, celle du pancréas. Cette solution est plus ambitieuse que celle
d’un pancréas artificiel externe comme Diabeloop, qui se fixerait sur le bras
ou le ventre. Elle vise à offrir au patient la vie la plus normale possible.
Un organe bio-artificiel, au stade du prototype
Actuellement, trois pancréas bio-artificiels sont en cours de
développement dans le monde : l’un aux États-Unis, un autre en Israël et un
troisième, en France. Breveté par la start-up alsacienne Defymed, le dispositif
baptisé Mailpan est actuellement étudié dans notre équipe Physique, mécanique et plasticité, à
l’Institut Jean Lamour (IJL-Campus Artem) de Nancy, pour la validation de ses propriétés
mécaniques. Sur ce projet, l’IJL travaille au sein d’un consortium de la région
Grand Est regroupant plusieurs partenaires académiques et industriels.
Le pancréas bio-artificiel se présente sous la forme d’un disque composé
de deux membranes.
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Ce pancréas bio-artificiel se présente sous la forme d’une petite poche
de forme ronde, pas plus grosse qu’un CD. Déjà testé sur des rongeurs, il
pourra être implanté chez des patients volontaires une fois que l’entreprise
aura obtenu l’autorisation pour des essais cliniques. Il délivrera alors de
manière autonome l’insuline en réponse à un taux élevé de glucose dans le sang.
Un tel système doit permettre de soulager le malade de la contrainte lourde de
surveiller sa glycémie plusieurs fois par jour et de se piquer chaque fois que
nécessaire.
L’implant, donc, consiste en un disque de polymère ultrafin. Il est
composé de deux membranes circulaires en thermoplastique soudées entre elles et
formant une poche hermétique. Ces membranes encapsulent des cellules de pancréas
sécrétrices d’insuline cultivées en laboratoire, d’origine humaine ou animale.
Des membranes semi-perméables permettant à
l’insuline de sortir de l’implant.
Semi-perméables, ces membranes permettent le passage, de l’extérieur
vers l’intérieur, de l’oxygène et des nutriments indispensables à la survie des
cellules pancréatiques, ainsi que du glucose circulant dans le sang. Dans
l’autre sens, elles permettent à l’insuline de sortir de l’implant, à la
demande. Ainsi, les cellules pancréatiques adaptent la quantité d’insuline à
produire en fonction du taux de glycémie du patient.
Les membranes sont, en revanche, imperméables aux cellules du système
immunitaire du receveur, ce qui doit empêcher une réaction de rejet de
l’appareil par l’organisme. Pour que cette semi-perméabilité soit possible,
elles sont dotées de pores dont la taille est suffisante pour permettre
l’entrée des cellules que l’on veut laisser passer, mais trop petite pour
celles que l’on veut bloquer.
Schéma de principe du fonctionnement des membranes.
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En effet, un pancréas bio-artificiel doit remplir trois fonctions.
D’abord, protéger les cellules pancréatiques transplantées des attaques du
système immunitaire du patient. Ensuite, protéger le patient des cellules
transplantées, car trop d’insuline dans le corps du patient pourrait lui être
fatale. Enfin, l’implant doit maximiser la fonction des cellules transplantées,
c’est-à-dire les amener à produire de l’insuline juste en quantité nécessaire,
et au bon moment.
Concernant le choix du matériau pour les membranes, le thermoplastique
s’est imposé car il est simple à élaborer du point de vue industriel,
bio-compatible et possède des propriétés mécaniques adéquates pour cette
application.
Des tests de résistance aux chocs lors d’une chute,
d’un accident ou d’une bagarre.
Pour pouvoir implanter bientôt ce dispositif médical chez l’homme, les
chercheurs doivent s’assurer que les membranes vont résister à quatre voire six
années au vieillissement dans le corps humain, toute détérioration présentant
un risque pour la vie du patient. C’est dans cet objectif que notre équipe, à
l’IJL, étudie depuis trois ans les réactions du dispositif. La préoccupation
porte sur l’évolution du matériau polymère au fil du temps. Nous vérifions
notamment qu’il se montrera résistant aux mouvements quotidiens du porteur de
l’implant. Il doit pouvoir encaisser aussi des chocs plus ou moins violents que
le patient pourrait subir au niveau de l’abdomen, par exemple lors d’une chute
ou dans une bagarre.
Il faut connaître les changements qui pourraient survenir avec ce
matériau dans toutes les conditions imaginables d’utilisation. Nous testons
donc la traction, la flexion, le cisaillement, le vieillissement dans l’eau et
dans un milieu physiologique (le plus proche possible du fluide présent dans la
paroi péritonéale où l’implant sera logé), ou encore la hausse de la
température jusqu’à 40°, en cas de fièvre du patient. Si les membranes venaient
à se fissurer ou à durcir, cela risquerait en effet de compromettre la survie
des cellules encapsulées, et donc la délivrance d’insuline, ou au contraire
d’entraîner une délivrance massive d’insuline dangereuse pour le patient. Au
sein de notre équipe, Martin Donnay, ingénieur diplômé de l’École européenne
d’ingénieurs en génie des matériaux, consacre à ces questions la thèse qu’il
soutiendra sous peu.
Cet implant représente un espoir pour les patients diabétiques. De
nombreux risques restent cependant à évaluer et il faut s’attendre à une longue
phase d’essai clinique. Même si la problématique est différente, la mise au
point d’un cœur artificiel par une autre société française, Carmat, montre que
remplacer un organe à l’identique n’a rien d’anodin. Leurs essais, commencés en
2013, sont actuellement suspendus, suite au décès d’un cinquième patient fin
2016. Copier la nature est certes une entreprise complexe, mais c’est aussi
l’un des plus formidables défis de notre époque.
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La surdité dans le futur :
l'implant cochléaire de demain sera invisible
Source; Sciences et avenir, Par
Lise Loumé le 20 octobre 2016
En 40 ans d'existence, l'implant cochléaire, destiné à des patients
atteints de surdité sévère à profonde, s'est vu peu à peu optimisé et
miniaturisé. Jusqu'à devenir invisible d'ici quelques années, prévoient les
responsables de MED-EL France, l'un des principaux fabricants.
Trois ans de travail ont été nécessaires pour mettre au point cet
appareil qui remplace, chez les patients atteints de surdité sévère à profonde,
leur cochlée défaillante - véritable labyrinthe de l'oreille interne en forme
de coquille d'escargot transmettant le son au nerf auditif, qui le conduira
tout droit au cerveau. En plus de la partie interne, nécessitant une ouverture
de la cochlée, ce système possède une partie externe, encombrante à ses débuts
et miniaturisée au fil du temps. Jusqu'à devenir totalement invisible dans la
décennie à venir, espère Michel Beliaeff, directeur général de MED-EL France,
l'un des principaux fabricants d'implants auditifs dont Sciences et Avenir a
visité le site industriel. "La partie externe - se résumant à une
batterie, un microphone, une bobine et un processeur - devrait pouvoir être
totalement mise sous la peau du patient", estime le spécialiste. Cette
innovation serait notamment possible grâce à un réglage automatique de l'implant,
comme un pacemaker." Une étape majeure dans la petite histoire de
l'implant auditif.
Des médicaments pour mieux accepter l'implant
cochléaire
Depuis quelques années, la recherche sur l'implant cochléaire n'est plus
seulement axée sur l'électronique, mais aussi sur la pharmacologie. "Des
entreprises et start-up mènent des essais, sur les souris ou cochons d'inde,
afin de trouver des molécules empêchant la réaction inflammatoire qui peut
avoir lieu chez le patient lors de l'insertion de l'implant", explique
Claude Jolly, directeur de la recherche sur les électrodes chez MED-EL. Parmi
les molécules d'intérêt, l'on trouve la dexaméthasone, stéroïde anti-inflammatoire,
et d'autres dont le rôle est de limiter l'apoptose, c'est-à-dire la mort
cellulaire. L'enjeu est important, puisqu'une fois détruites, les cellules
auditives ne peuvent plus se régénérer. "Les laboratoires pharmaceutiques
s'intéressent aussi à deux causes de la surdité profonde, l'abus
d'antibiotiques et la méningite, et testent des molécules qui pourraient
empêcher le développement de ce grave effet secondaire", ajoute le
spécialiste.
la
biotech française Sensorion développe des traitements pour lutter
contre la surdité.
Source; La Tribune, Par Jean-Yves Paillé
le 17 octobre 2017
Alors que de nombreuses biotechs tentent de s'insérer dans des marchés
matures, l'oncologie notamment, la société Sensorion fait le pari d'un nouveau
marché : celui des médicaments contre les maladies affectant l'audition. Avec
son produit le plus avancé, le Sens 111, un récepteur antagoniste (interagissant
avec des molécules naturelles de l'organisme), la société biopharmaceutique
espère réduire les symptômes de la névrite vestibulaire aigüe. Cette réponse
inflammatoire à un virus peut entraîner des vertiges importants et des nausées,
allant jusqu'à créer des invalidités.
Avec son deuxième produit phare, le Sens 401, la société entend aussi
lutter contre la surdité immédiate, à l'origine de pertes d'audition
irréversibles pour la moitié des personnes touchées. Ce traitement vise à
inhiber la mort des cellules responsables de l'audition, et bloquer les
problèmes auditifs. Dans 12 mois, Sensorion espère disposer de trois
indications en cours de phases II, si l'on ajoute l'utilisation du Sens 411
contre l'ototoxicité chez les enfants, une altération des fonctions auditives
résultant de l'utilisation de certains médicaments, dont des chimiothérapies
(Cisplatine).
La biotech française veut rentrer dans un marché quasi inexistant pour
les traitements médicamenteux. Actuellement, après la prise en charge médicale
de départ -sous sédatif par exemple pour la névrite vestibulaire-, les
solutions en cas de perte d'audition non enrayée sont les appareils auditifs,
de plus en plus performants, mais accentuant l'amplitude des sons déjà perçus,
sans forcément permettre de retrouver la plupart fréquences sonores. Ou encore
des implants cochléaires, avec une stimulation électrique, utilisés pour des
pertes d'audition sévères à profondes. Ces derniers sont très coûteux
La concurrence est restreinte dans les médicaments pour ces indications.
Fin 2014, il n'existait aucune solution médicamenteuse efficace sur le marché
contre les problèmes d'oreille interne et les pertes d'audition liées, selon le
cabinet Roots Analysis. Aujourd'hui, on recense une soixantaine d'essais
cliniques en cours pour ces traitements, mais seulement une dizaine en phase
III. Cela comprend une nouvelle stratégie prometteuse qui démarre timidement,
avec un essai de phase I en thérapie génique pour les pertes auditives sévères.
Novartis a dû toutefois le suspendre temporairement pour apporter plus de
données à la FDA sur le protocole de l'essai clinique.
Le mois prochain, Auris Medical, une biotech suisse, devrait publier les
résultats de la phase III (dernière étape avant une potentielle
commercialisation) d'un traitement contre la surdité brutale, avec l'espoir
d'un premier traitement de ce type sur le marché. Nawal Ouzren l'attend avec
impatience.
"Nous avons besoin d'un bon résultat, qui serait un bon signe. Il
s'agit d'un traitement concurrent, mais le mode d'administration est différent
du nôtre, il se fait par injection."
Souffrant du syndrome d'Usher, ces souris ont pu
entendre pour la première fois de leur vie. Un espoir pour l'homme, chez qui ce
syndrome est la première cause de surdité héréditaire.
Science & vie, Par Marion Spée, Le 12
juil 2017
Des souris nées sourdes car atteintes d'une maladie génétique appelée
syndrome d'Usher ont pu entendre pour la première fois, grâce à des chercheurs
américains. Le syndrome d'Usher étant la première cause de surdité héréditaire
chez l'homme, cette réussite est donc une étape importante vers un traitement
potentiel, sachant qu'il n'en existe aucun actuellement. L'exploit a été
réalisé en deux temps, et a fait l'objet de deux publications dans la revue
spécialisée Nature Biotechnology.
Le but était de parvenir à donner une « instruction » aux cellules
ciliées de l'oreille interne, pour qu'elles puissent correctement amplifier le
signal sonore et le transformer en impulsions nerveuses à transmettre au
cerveau, comme elles le font chez une souris saine. Car le syndrome d'Usher est
une mutation génétique qui entraine une désorganisation des cellules ciliées,
et empêche ainsi le son d'arriver à bon port.
Il s'agit d'infecter les cellules comme le ferait un virus, mais avec
les bonnes instructions génétiques
« Pour la première fois, nous avons mis au point une méthode pour
transférer du matériel génétique aux cellules ciliées », s'enthousiasme Jeffrey
Holt, qui a chapeauté la première étude. Avec ses collègues, ils ont utilisé un
vecteur artificiel capable, comme le ferait un virus, « d'infecter » les
cellules pour leur transmettre des instructions génétiques.
Une fois la technique validée, elle a été testée chez des souris
atteintes du fameux syndrome. Pari réussi : le vecteur a délivré le gène «
normal » aux cellules ciliées, qui ont alors pu transmettre le son. « Les
souris entendent maintenant normalement, assure Gwenaelle Géléoc, qui a mené
cette seconde étude. Jusqu'à présent, aucun traitement génétique n'avait permis
de retrouver l'ouïe à ce niveau ».
Des chercheurs neutralisent la surdité génétique
chez des souris
Source; Science Post, par Yohan Demeure, 30 décembre 2017
Grâce aux ciseaux génétiques CRISPR, des
scientifiques sont parvenus à stopper la progression d’une surdité d’origine
génétique chez une souris. Il s’agit d’une méthode qui pourrait être appliquée
sur l’être humain dans un futur plus ou moins proche.
Devenu populaire en à peine moins de deux ans, le système CRISPR-Cas9,
d’abord utilisé pour typer des souches de bactéries, est finalement devenu un
outil de génie génétique à fort potentiel. Cette technique d’édition génétique
est souvent comparée à une sorte de ciseau moléculaire. Il y a quelques mois,
des chercheurs américains sont parvenus à diminuer la réplication du virus du
SIDA dans l’organisme de souris, une avancée permettant l’espoir qu’un jour la
technique CRISPR-Cas9 puisse guérir des patients humains.
Désormais, ces ciseaux s’attaquent à la surdité d’origine génétique, qui
touche entre 0,1 % et 0,05 % des naissances et représente près de la moitié des
cas de perte auditive. Une récente étude impliquant le travail de chercheurs
provenant notamment du MIT et de l’Université d’Harvard a permis de développer
une thérapie pour prévenir la perte d’audition d’origine génétique, ces
recherches ayant fait l’objet d’une publication dans la revue Nature le 20
décembre 2017.
Chez des souris, les chercheurs ont pu couper avec précision la partie
génétique responsable de la surdité, et ce sans dommages collatéraux. En
appliquant cette technique sur quelques cellules seulement, la progression de
la perte auditive a pu être stoppée.
Le traitement a montré ses effets de manière progressive. En effet après
quatre semaines, les souris sous traitement entendaient des sons dès 60 à 65
décibels, contre des sons à partir de 80 décibels pour les souris non traitées.
Après huit semaines de test, les souris traitées entendaient toujours mieux
lorsqu’en parallèle les autres avaient totalement perdu leur audition. Après
ces résultats encourageants, les ciseaux CRISPR-Cas9 pourraient selon les chercheurs
être un jour utilisés sur l’homme pour contrer la progression de la perte
auditive.
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Des antibiotiques tueront les germes hospitaliers :
Aucune nouvelle classe d’antibiotiques n’est apparue sur le marché
depuis vingt ans alors que la résistance aux traitements anti-infectieux
existants pourrait être à l’origine de 10 millions de décès par an d’ici 2050.
Soit plus que ceux dus aux cancers aujourd’hui (8 millions par an). Bonne
nouvelle, l’entreprise montpelliéraine de biotech Deinove, spécialiste de la
lutte contre les résistances aux antibiotiques, et cotée en Bourse depuis 2010,
a mis au point le premier traitement capable de s’attaquer aux bactéries les
plus graves. Plusieurs grands labos européens et américains sont sur les rangs
pour le commercialiser d’ici 2018.
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La semaine prochaine, la médecine du futur, la
suite, cinquième partie.
P.S. Voir L'apocalypse révélée par le sablier, le livre que j'ai écris suite aux recherches faites et décrites dans ce blog.
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