dimanche 8 avril 2018

La médecine du futur, sixième partie

Que nous réserve le futur!

Beaucoup d'entre nous aimerions connaître le futur, certains utilisent la voyance, d'autres les prophètes comme Nostradamus, ou d'autres moyens qui laissent beaucoup de doutes.
J'ai créé une série sur 14 recherches spécifiques à notre existence, ses recherches sont effectuées à partir des progrès scientifiques et technologiques. Par la lecture de cette série, vous découvrirez notre monde du futur, tel qu'il sera, dans un avenir souvent pas si lointain! Alors bonne lecture à vous.
Semaine 12
Les articles de cette page: 
  • Cancer de la prostate avancé, vers un nouveau standard de traitement.
  • Un espoir pour les malades du cancer du pancréas.
  • Un médicament anti-malaria prometteur dans le traitement du cancer.
  • Un code artificiel contrôlant des virus les transforme en armes contre les maladies infectieuses et le cancer.
  • Bientôt un vaccin contre les cancers.









Voir L'apocalypse révélée par le sablier, le livre que j'ai écris suite aux recherches faites et décrites dans ce blog.



Le cancer, après toutes ses années de recherche par des scientifiques au travers le monde, se monstre redoutable sera-t-il vaincu !


Source, Doctissimo, par David Bême,  le 03 juin 2017
Cancer de la prostate avancé : vers un nouveau standard de traitement
L'ajout d'un nouveau médicament antihormonal au traitement standard contre le cancer avancé de la prostate a réduit jusqu'à 38% le risque de décès des patients. Ces résultats présentés lors du congrès de l’ASCO 2017 devraient changer la prise en charge de ces cancers redoutables.
Le traitement du cancer de la prostate a connu peu de changements depuis près de 70 ans, mais en l’espace de deux ans, deux avancées ont changé la prise en charge des formes métastatiques
Deux nouvelles études présentées lors du congrès de l’ASCO 2017 devraient encore faire avancer la prise en charge de ces cancers avec l’utilisation d’une hormonothérapie de deuxième génération l’acétate d’abiratérone.
Cancers métastatiques d’emblée : l’acétate d’abiratérone change la donne
L’acétate d’abiratérone (Zytiga ® commercialisée par les laboratoires Janssen).est transformé in vivo en abiratérone qui va inhiber l’activité de l'enzyme 17α-hydroxylase/C17,20-lyase (CYP17). Cette enzyme est exprimée et nécessaire lors de la biosynthèse des androgènes au niveau des testicules, des glandes surrénales et des tissus tumoraux prostatiques. Cette molécule combine ainsi une action extratumorale et intratumoral. Ce médicament est actuellement utilisé lorsque le cancer de la prostate échappe à l’hormonothérapie standard et peut se propager aux os, provoquant des douleurs et des fractures. Le médicament est associée à la prednisone (dont le rôle est d'éviter les effets tensionnels et métaboliques).
Combinée à la prédnisone et à la thérapie anti-hormonale de référence pour les hommes venant d'être diagnostiqués d'une tumeur cancéreuse de la prostate ayant fait des métastases, cette nouvelle combinaison permet de retarder de 18 mois la progression du cancer (de 14,8 à 33 mois), selon l’étude de phase 3 dite LATITUDE, menée par le Dr Karim Fizazi. L'essai a été mené avec 1.200 patients dans 34 pays de février 2013 à décembre 2014. Après un suivi de 30 mois, l'étude LATITUDE témoigne également d’une baisse du risque de décéder de 38 %. La médiane de survie (délai à partir duquel la moitié des patients sont décédés) n’est toujours pas atteinte dans le groupe traité par cette nouvelle association. Le gain de survie pourrait donc être encore plus grand.
L’autre essai clinique (STAMPEDE), dirigé par le Dr Nicholas James, professeur de cancérologie clinique à l'hôpital Queen Elisabeth à Birmingham a porté sur 2 000 hommes atteints de cancers de la prostate d’emblée métastatique ou de cancers de la prostate localement avancés. Un suivi indique après 40 mois une réduction du risque de mortalité de 37%. Après trois ans de traitement, 83 % des hommes ayant bénéficié de l’abiratérone étaient en vie, contre 76 % qui ont suivi le traitement standard et seulement 45 % étaient en rechute contre 75 % pour le traitement standard. "Le Zytiga non seulement prolonge la vie, mais réduit aussi le risque de rechute de 70% et celui de complications osseuse de 50%", souligne le professeur James. Des résultats à 3 ans mis en évidence dans l'illustration ci-dessous.
Moins d’effets secondaires avec l’abiratérone qu’avec une chimiothérapie
L’acétate d’abiratérone est généralement bien toléré avec peu d'effets secondaires mais qui peuvent être sévères comme l'hypertension artérielle, de faible taux de potassium et des anomalies enzymatiques du foie.
"Nous devons être prudent en utilisant l'abiratérone chez certains hommes avec un risque accru de problème cardiaque. En cas d’insuffisance cardiaque sévère, il est plus prudent de régler le problème cardiaque avant d’envisager un traitement associant l’hormonothérapie standard à l’abiratérone ou une chimiothérapie", a mis en garde le Dr Fizazi.
 Pour la majorité des patients atteints de cancers métastatiques d’emblée, le Dr Fizazi juge que l’abiratérone doit devenir le nouveau standard de traitement : "Le bénéfice de l'utilisation précoce de l'abiratérone observé dans cette étude est au moins comparable au bénéfice de la chimiothérapie au docétaxel (même s’il est difficile de comparer deux études), mais l'abiratérone semble beaucoup plus facile à tolérer, et de nombreux patients ne signalent aucun effet secondaire".
De plus amples recherches sont nécessaires pour savoir si ces deux traitements (chimiothérapie + abiratérone) peuvent être combinés, sachant que leurs modes d’action sont différents ou si certains patients tireraient plus de bénéfices d’une des deux options thérapeutiques. Pour l’instant, on ne peut pas répondre à cette question mais les études se poursuivent notamment à travers les analyses moléculaires des échantillons de tissus recueillis de l’étude anglaise pour voir si un sous-groupe de patients bénéficiera davantage de l'addition de docétaxel ou d'abiratérone.


Source, The times of Israël, Par Shoshanna Solomon, 4 janvier 2018,
Un espoir pour les malades du cancer du pancréas
Des chercheurs découvrent le génome et travaillent à un "cocktail" de nanoparticules pour éliminer les tumeurs directement dans les tissus cancéreux
Image d'un patient atteint de cancer et sa perfusion goutte à goutte. (CIPhotos, iStock par Getty Images)
Une étude de l’Université de Tel Aviv qui cherche à déterminer pourquoi certains patients atteints de cancer du pancréas ont plus de chances de survivre à la maladie que d’autres, espère utiliser les résultats pour développer un cocktail efficace de médicaments pour lutter contre le cancer agressif ainsi que d’autres types, selon les chercheurs.
L’étude, qui a été publiée mardi dans Nature Communications, a été dirigée par le professeur Ronit Satchi-Fainaro, président du Département de physiologie et de pharmacologie à la Faculté de médecine Sackler de l’université de Tel Aviv.
Le cancer du pancréas figure parmi les cancers les plus agressifs connus aujourd’hui. La grande majorité des patients atteints de cancer du pancréas succombent dans l’année qui suit le diagnostic.
« Malgré tous les traitements proposés par la médecine moderne, environ 75 % des patients atteints du cancer du pancréas meurent dans les 12 mois suivant le diagnostic, et beaucoup meurent en quelques mois », a déclaré Satchi-Fainaro.
« Mais environ 7 % des personnes diagnostiquées survivent plus de cinq ans. Nous avons cherché à examiner ce qui distingue les survivants des autres patients », a-t-elle dit. « Nous avons pensé que si nous pouvions comprendre comment certaines personnes vivent plusieurs années avec cette maladie très agressive, nous pourrions être en mesure de développer une nouvelle stratégie thérapeutique. »
L’équipe de recherche a examiné des cellules cancéreuses pancréatiques et découvert une corrélation inverse entre un gène qui favorise le développement du cancer et un autre qui détruit le cancer. Les niveaux de miR-34a, un destructeur de tumeur, étaient faibles chez les souris atteintes du cancer du pancréas et dans les cellules humaines, tandis que les niveaux de PLK1, un oncogène connu qui stimule le développement des cellules cancéreuses, étaient élevés. Cependant, les patients qui ont vaincu le cancer – les survivants à long-terme – avaient une constitution génétique complètement opposée : ils avaient des niveaux plus élevés de destructeurs de tumeur et des niveaux inférieurs du gène PLK1.
Les chercheurs ont validé leurs résultats avec des échantillons humains au Sheba Medical Center, Tel Hashomer à Ramat Gan et ensuite avec une plus grande quantité d’échantillons à l’Université du Maryland. Un profilage d’ADN et l’analyse d’échantillons prélevés chez des patients atteints du cancer du pancréas a montré le même schéma génomique trouvé plus tôt chez les souris et les humains atteints du cancer du pancréas.
Internalisation cellulaire de nanoparticules portant des séquences d’interférence ARN dans des cellules cancéreuses pancréatiques (marquées en vert avec un noyau marqué en bleu). Image prise par Hadas Gibori de TAU en utilisant un microscope confocal (Courtesy)
« Cela nous a donné une image claire des cibles pour le développement de la thérapie », a déclaré Satchi-Fainaro lors d’une interview téléphonique. « L’idée est d’essayer de ‘rééduquer’ les cellules pancréatiques pour inhiber le gène PLK1 et faire ressortir le gène miR-34a », dans le but de retarder le développement de la maladie et prolonger la vie des patients.
Supprimer le mauvais, stimuler le bon
Dans une deuxième étape de la recherche, les scientifiques ont mis au point une nouvelle nanoparticule capable de délivrer sélectivement du matériel génétique à une tumeur, sans effets secondaires pour les tissus sains environnants.
« Nous avons conçu le ‘nanocarrier’ pour transporter deux passagers : le miR-34a, et un petit ARN interférent (siRNA) qui fait taire le PLK1 », a déclaré Satchi-Fainaro. « La nanoparticule intelligente sait comment trouver le cancer du pancréas et libérer sa cargaison qui fera taire le PLK1 et aider à exprimer le miR-34a. »
« La nanoparticule est comme un taxi transportant deux passagers importants », a-t-elle expliqué. « De nombreux protocoles d’oncologie sont des cocktails, mais les médicaments n’atteignent généralement pas la tumeur en même temps. Mais notre «taxi» a gardé les «passagers» – et le reste du corps – en toute sécurité, en ciblant uniquement le tissu tumoral. Une fois ‘stationnée’, une enzyme présente dans le cancer du pancréas provoque la biodégradation du transporteur, ce qui permet de libérer la cargaison thérapeutique à la bonne adresse : les cellules cancéreuses ».
Pour valider leurs découvertes, les scientifiques ont injecté les nouvelles nanoparticules dans des souris porteuses de tumeurs pancréatiques et ont observé qu’en rééquilibrant ces deux cibles – augmentant l’expression de l’un et bloquant celle de l’autre – ils ont prolongé la survie des souris de manière significative.
« Nous avons réussi à changer la signature génétique des cellules cancéreuses pancréatiques et inhiber le gène du cancer et augmenter la survie des souris », a-t-elle déclaré. « J’espère que cela mènera au développement de nouveaux médicaments qui augmenteront la survie globale des patients atteints de cancer. »
L’étude a également été menée par Hadas Gibori et Shay Eliyahu, tous deux du laboratoire multidisciplinaire de Satchi-Fainaro, en collaboration avec le professeur Eytan Ruppin du département informatique de la TAU et l’Université du Maryland et le Prof. Iris Barshack et le Dr. Talia Golan du Centre Médical Sheba, Tel Hashomer.


Source Société canadienne du cancer, 27 novembre 2017                                     
Un médicament anti-malaria prometteur dans le traitement du cancer
Les chercheurs en oncologie essaient souvent de trouver une nouvelle vocation à des médicaments utilisés pour d’autres maladies, dans l’espoir que ceux-ci auront également un effet sur le cancer. Les médicaments en cours de développement ou déjà commercialisés peuvent faire avancer la recherche plus vite qu’avec des projets qui partent de zéro.
Les antipaludiques, ou médicaments contre la malaria, ont été étudiés comme traitement du cancer, mais ont donné des résultats très décevants. Une équipe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie a modifié des antipaludiques en les rendant plus capables de cibler la partie de la cellule qui élimine les déchets et, ainsi, plus efficaces.
Les lysosomes jouent un rôle important dans le développement du cancer
Les lysosomes sont souvent décrits comme étant le système d’élimination des déchets d’une cellule. Ce sont des composants spécialisés d’une cellule, qui peuvent briser et « recycler » le matériel biologique. Les chercheurs savent maintenant qu’ils jouent aussi des rôles importants dans le cancer. Les lysosomes interviennent dans la mort cellulaire, laquelle ne se fait pas normalement en présence de cancer, de même que dans la croissance et la propagation des tumeurs.
C’est pourquoi les chercheurs ont pensé aux médicaments qui ciblent les lysosomes comme approche de traitement du cancer. Toutefois, cette approche n’a connu qu’un succès limité jusqu’ici.
Le fonctionnement des lysosomes repose sur deux processus importants et interdépendants : l’un brise les composants de la cellule et contribue à l’apparition d’une résistance au traitement, tandis que l’autre régule la croissance cellulaire. Les chercheurs ont découvert que si un seul de ces processus est ciblé par un médicament, l’autre s’amplifie et le cancer continue d’évoluer. Il faut un médicament qui attaque les deux processus en même temps.
Un nouveau médicament cible une protéine importante dans l’activité des lysosomes
Dans le cadre de l’étude, une équipe de chercheurs a conçu un nouveau médicament pour tenter d’arrêter simultanément ces deux processus. Ce médicament, appelé DQ661, est constitué de deux molécules d’un antipaludique jointes l’une à l’autre.
Lorsqu’ils ont évalué le DQ661, les chercheurs ont pu déterminer qu’il agissait sur une protéine spécifique dans les lysosomes. Cette protéine est une bonne cible pour des médicaments anticancéreux qui doivent attaquer d’un coup les processus de croissance et de décomposition, car elle commande les deux processus. Mis à l’épreuve dans des cellules de mélanome et des cellules cancéreuses du côlon, le DQ661 a réduit la croissance tumorale et prolongé la survie.
Les chercheurs ont également évalué le DQ661 dans des cellules pancréatiques cancéreuses en le combinant à la gemcitabine, un médicament couramment utilisé contre le cancer du pancréas. Ensemble, les deux médicaments ont mieux traité le cancer que l’un ou l’autre employé seul.
Le nouveau médicament pourrait être un traitement à grande échelle du cancer
Les chercheurs ont obtenu des résultats mitigés en se servant des antipaludiques comme armes contre le cancer. Toutefois, en modifiant la structure d’un médicament, ils ont créé un moyen efficace de cibler une protéine maîtresse de deux processus importants dans les lysosomes, et de traiter le cancer avec succès.
Alors que plusieurs nouveaux traitements du cancer ne conviennent qu’à certains groupes de personnes, cette approche, bien qu’elle soit encore aux tout premiers stades de la recherche, pourrait avoir une portée plus vaste. En ciblant les processus qui prennent place dans les lysosomes, et qui sont communs à beaucoup de cancers, ce nouveau médicament laisse entrevoir des possibilités de traiter un grand nombre de personnes pour toutes sortes de cancers.


Source, Up magazine, Charles-Elie Guzman  6 Novembre 2017
Un code artificiel contrôlant des virus les transforme en armes contre les maladies infectieuses et le cancer
Un projet de recherche mis au point par des scientifiques britanniques de l'Université de York et de l'Université de Leeds a permis d'établir la façon de rédiger un code qui peut régir l'assemblage des virus. En d'autres termes, les chercheurs déclarent être en mesure d'écrire un code pour contrôler le fonctionnement des virus. Cette découverte pourrait avoir un impact considérable sur l'avenir des traitements médicaux et de la vaccination.
Dans une étude précédente les scientifiques de Leeds et de York avaient découvert que de nombreux virus simples utilisaient un code caché dans leurs instructions génétiques pour la production de protéines virales qui sont décodées pendant l'assemblage viral.
Aujourd'hui, les mêmes chercheurs sont allés au-delà de la simple lecture des instructions d'assemblage cachées pour rédiger leurs propres messages afin de réglementer l'assemblage viral. Leur capacité à décoder et à réorienter les instructions d'autoassemblage dans les génomes viraux est si efficace qu'il est désormais possible d’écrire des instructions artificielles pour l'assemblage qui, selon les chercheurs, sont meilleures que celles trouvées dans la nature.
Ces messages artificiels sont écrits sous forme de molécules d'ARN qui, contrairement aux génomes viraux, n'encodent plus les messages pour la création de protéines virales, les rendant ainsi totalement inoffensifs pour l’organisme.
Cette nouvelle compréhension des codes d'autoassemblage viraux pourrait s'avérer extrêmement importante dans une série d'applications cliniques, telles que la thérapie anticancéreuse et la vaccination.
 Le professeur Reidun Twarock, biologiste mathématicien aux départements de mathématiques, de biologie et d'analyse des systèmes complexes du York Centre for Complex Systems Analysis de l'Université de York, utilise l’analogie avec le bricolage pour expliquer ses recherches : « c'est comme si vous preniez un ensemble d'instructions pour construire une étagère, et comprendre ce qui rend l'assemblage efficace, puis utiliser les instructions pour construire une autre étagère en utilisant du bois de meilleure qualité ».
Il ajoute : « À l'avenir, nos recherches devraient permettre l'introduction dans le corps de quelque chose qui ressemble, vu de l’extérieur, à un virus, mais qui contient une cargaison différente à l'intérieur de sa coquille protéique. Ce virus serait totalement inoffensif car tout ce qui le rend infectieux aura été enlevé, ne laissant que le message du code d'assemblage qui rend la formation de la coquille protéique efficace.
Cette carapace pourrait déclencher une réponse du système immunitaire qui permettrait à l'organisme de vaincre une infection, s'il devait un jour la rencontrer dans l’organisme. Cette même méthode pourrait même servir à transporter des cargaisons vers des cellules particulières, dans une application que Twarock compare à un "cheval de Troie".
 Le professeur Peter Stockley, chimiste biologique du Centre Astbury de biologie moléculaire structurale de l'Université de Leeds, précise : « Nos recherches montrent qu'il est maintenant possible de créer des particules virales très efficaces, qui englobent le manuel d'assemblage artificiel et potentiellement d'autres cargaisons, mais qui ne peuvent pas se reproduire. La clé de cette découverte est que les caractéristiques utiles des particules sont conservées, tandis que leur capacité de réplication et leur capacité à distribuer les protéines nocives ont été supprimées. » Le professeur poursuit : « Ces particules ont un large éventail d'applications potentielles, y compris dans la production de vaccins synthétiques et de systèmes pour délivrer des gènes à des cellules spécifiques. »
L'équipe confirme à nos confrères de Futurism que les applications les plus immédiates de cette technique pourraient être trouvées dans des applications thérapeutiques pour les personnes atteintes de cancer et qu'elle pourrait également être utilisée pour créer des vaccins synthétiques. L'étape suivante consiste à reprendre les principes établis dans cette étude et à commencer à les tester en milieu clinique pour des cas d'utilisation spécifiques. Bien sûr, son utilisation chez les humains prendra un certain temps. « Nous estimons qu'il faudra environ 2 à 3 ans avant que de telles études soient terminées et que cette technologie soit disponible », précisent les professeurs Twarock et Stockley.


Source, Université de Montréal, publié par Dominique Nancy, le  27 janvier 2017
Bientôt un vaccin contre les cancers
Des chercheurs de l’IRIC ont découvert que la totalité de l’ADN recelait des solutions pour enrayer ce fléau mondial.
Et si les cancers pouvaient être traités par une simple stimulation de notre système immunitaire? L’idée semble trop belle. Pourtant, l’équipe du Dr Claude Perreault, chercheur à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal, professeur à la Faculté de médecine de l’UdeM et hématologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, travaille très sérieusement à ce projet. Et ses découvertes sont impressionnantes… 
D’ici 10 ans, un vaccin universel pourrait nous immuniser contre la plupart des cancers!
«Oui, j’y crois, dit-il. On ne pourra pas traiter tous les cancers, mais certainement une grande majorité de ceux-ci.»
Une étude réalisée dans son laboratoire par une étudiante de troisième cycle en biologie moléculaire, Céline Laumont, est porteuse d’espoir. Les résultats obtenus pourraient permettre d’augmenter l’activité antitumorale des lymphocytes T. «Ces cellules immunitaires constituent une arme redoutable contre les cancers, puisqu’elles gardent en mémoire toutes les cellules anormales rencontrées et qu’elles peuvent vivre éternellement en se transformant en cellules souches, indique Claude Perreault. D’où l’idée d’accroître leur activité antitumorale grâce aux peptides qui stimulent leur production.»
Mais voilà, plusieurs chercheurs dans le monde essaient de mettre au jour les antigènes spécifiques des cellules cancéreuses. C’est que ceux-ci possèdent des propriétés qui permettent de les associer précisément à certaines tumeurs. Il serait donc possible d’améliorer les traitements d’immunothérapie en ciblant les cellules tumorales qui produisent ces peptides afin de les éliminer, sans nuire aux cellules saines. En vain.
Jusqu’à ce que Céline Laumont décide de regarder ailleurs, là où personne ne cherchait… Dans les séquences de notre ADN qu’on croyait non codantes (c’est-à-dire que leur fonction biologique n’est pas remplie par une protéine). Bingo! C’est là que les petites coquines se cachaient. «Étonnamment, les protéines immunogènes proviennent de séquences de l’ADN dont le rôle biologique était inconnu jusqu’à maintenant», affirme Claude Perreault.
«À ce jour, on pensait que tous les peptides présentés au système immunitaire étaient codés par moins de 2 % de nos gènes, ajoute-t-il. Le reste des séquences de notre ADN, soit 98 %, était considéré comme non codant.» Erreur. L’étude de Mme Laumont démontre que la totalité de notre ADN peut produire des peptides immunogènes, qui sont reconnaissables par notre système immunitaire.
Cette percée, qui représente une avancée significative dans le domaine de la cancérologie, a fait l’objet d’une publication en 2016 dans la revue scientifique Nature Communications.
À la recherche de l’antigène
«C’est une découverte majeure, car toutes les cellules cancéreuses ont un ADN anormal. La reconnaissance du soi est donc capitale pour détecter les cellules infectées et les supprimer tout en épargnant celles qui sont saines», explique le Dr Perreault. Cette détection est possible grâce au système immunitaire, plus particulièrement aux lymphocytes T (pour «thymus»). Le Dr Perreault consacre depuis une quinzaine d’années ses travaux à cet organe méconnu.
Une étude antérieure menée dans son laboratoire avec des souris a montré l’importance des lymphocytes T dans les traitements. «On s’est aperçu que ce qui permettait de guérir, c’était les lymphocytes T, mentionne-t-il. Si on les enlève, il n’y a pas de guérison. Leur absence décuple le taux de cancers spontanés.»
Chez l’humain, c’est la même chose. «Lorsqu’on regarde des biopsies de tumeurs cancéreuses, quel que soit le type de cancer, on constate qu’il y a une grande présence de lymphocytes T», souligne Claude Perreault.
Il y a 20 ans, personne ou presque ne l’aurait cru possible. Mais on peut désormais prédire la survie du patient en fonction de sa réponse immunitaire contre le cancer. «On fait une biopsie et l’on compte le nombre de lymphocytes T. Plus leur nombre est élevé et plus la réponse immunitaire est grande», dit le Dr Perreault. Le taux de survie 15 ans plus tard s’élève à 90 % chez ceux qui ont une forte réponse immunitaire, alors qu’il se situe à moins de 20 % pour les autres.
Des études exploratoires ont montré que la simple injection d’un stimulant immunitaire donne un meilleur taux de survie que la chimiothérapie. «Ce stimulant est analogue à ce qu’on appelle un “adjuvant” dans un vaccin, précise Claude Perreault. Si le simple fait d’injecter l’équivalent d’un adjuvant a un effet positif sur la maladie, imaginez ce qu’on pourrait faire si l’on avait le deuxième composant, soit l’antigène, pour mettre au point un vaccin. On devrait pouvoir guérir pratiquement tous les cancers!»

Comment cela fonctionne?
1)      Des antigènes du cancer sont injectés dans le corps.
Les lymphocytes T reconnaissent l’antigène injecté. Ceux qui se lient à l’antigène sont activés.

2)      Les lymphocytes activés se multiplient.
Les peptides présents sur les cellules anormales stimulent la production des lymphocytes T. Cette armée de cellules immunitaires part à la guerre.

3)      Les cellules cancéreuses sont détruites.
Les cellules immunitaires attaquent l’antigène du cancer à sa surface avec des armes moléculaires. Grâce au vaccin, le combat est plus efficace et permet de vaincre le cancer avant même qu’une tumeur se forme.

4)      L’armée de lymphocytes T monte la garde.
Si une cellule cancéreuse apparaît quelques années plus tard, les lymphocytes T réagissent de nouveau. Les cellules immunitaires ont gardé en mémoire l’antigène du cancer. La cellule anormale est reconnue et attaquée.


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La semaine prochaine, dernière partie de la médecine du futur.


P.S. Voir L'apocalypse révélée par le sablier, le livre que j'ai écris suite aux recherches faites et décrites dans ce blog.

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